Les avantures de Demierre Daniel

CITOYEN PERMANENT

170 cm de simple citoyen

Tout dans le bon sens n°1                                                                            1er avril 2017

N°1 AVRIL Tout dans le Bon Sens


VERBOTEN !


Editorial : Chers lecteurs, vous demandez comment est née cette publication ? Tout simplement par le bon sens et si mars à marsens prend tout son bon sens pour rédiger cette publication, le premier avril paraît tout indiqué pour vous offrir ce n°1. Figurez-vous que j’ai entendu une nouvelle à la radio et que je pensais vous la faire connaître par la voie de notre fidèle « mars en tous sens ». J’ai donc proposé un texte à Monsieur le rédacteur en chef de cet publication. Cependant il se trouve que notre cher conseil communal n’ pas vu mon article d’un bon œil et sans donner d’explication, l’a censuré : VERBOTEN !


La rédaction du mars en tous sens a protesté et rappelé la liberté d’expression, mais la décision était prise, les dieux avaient parlés ! Ces seigneurs oublient 2 choses :

1° Que le mars en tout sens, étant aussi une publication culturelle, appartient à la population et à toute la population. Si l’on prend conscience de cet état de fait, je trouve le devoir que s’est donné le conseil de vérifier ce que la population pourra lire ou non, et de fait ce que pourra dire ou non le citoyen lambda, me paraît un poil mal placé sur le plan démocratique.

Si la rivière empêche de traverser, elle n’empêche pas de revenir. (proverbe Touareg). On peut utiliser d’autre voies… puisque vous l’avez entre les mains, cet article qui n’aurait pas dû paraître. Je l’ai intitulé : Marsens et les Gaulois. Je vous le livre aujourd’hui et le laisse à votre jugement personnel, ce qui me paraît essentiel dans une démocratie.

Bien entendu le refus du conseil communal de publier cet article pose de nombreuses questions :

Qu’est-ce qu’un conseil communal ? Quelle est sa tâche ?

Le journal en soi : à qui appartient-il ? Qui le paye, combien coûte t’il ?

quel est le rôle du rédacteur ? Est-ce que le conseil communal prend son autorité pour un droit absolu ?

Sur quel droit s’est basé le conseil communal pour interdire l’article ? * voir page 4

Qui doit lire quoi, qui doit écouter qui ?

Que peut-on dire à marsens ?

Sommes-nous sous l’emprise du conseil communal ?

Est-ce que notre complaisance envers le conseil communal n’est pas trop forte ?

Sommes-nous les sujets du conseil communal ?

Sommes-nous d’accord de payer un journal au conseil communal pour nous manipuler.

Dans la mesure du possible, je reviendrai sur ces questions dans un prochain numéros.

Et je vous souhaite une bonne lecture. Daniel Demierre


Marsens et les Gaulois

Monsieur le rédacteur en chef du « mars en tous sens »,

Figurez-vous qu’en écoutant la radio, il m’est arrivé une chose extraordinaire dont il vaut la peine de vous parler.

L’émission à l’Abordage de Lucas Thorens sur la première de RTS, avec son générique tonitruant commence et soudain une bande sonore discordante retenti.

Des cris, une foule en délire, « Ouèèèèè !!! Ouèèèè !!! »

Puis, dans une ambiance bruyante, un dialogue :   

- quel bel organe !

- Je vous remercie.

- Vous êtes musicien ?

- Je suis barde Gaulois.

- Ha ! Mon Dieu ! Mais moi aussi je suis barde. Je suis Assurancetourix.

- Assurencetourix ???

- Ouè.

- Mais je connais toutes vos chansons par coeur : L’ARMORIQUE !- L’ARMORIQUE ! »

Et le speaker continue :

« Oui notre personnage de fiction du jour a de la voix et mine de rien, son organe a même des pouvoirs supra-naturels puisque ce héros du jour à de la glotte à vous faire se dépeupler une forêt, faire tomber la pluie et à faire pleurer des adultes de désespoir.

C’est le barde Assurancetourix , faut-il le préciser, personnage de la bande dessinée Astérix et Obélix et il est là dès le début. Voici la toute première aventure des Gaulois. Ça s’appelle Astérix le Gaulois. Gossini & Uderzo. Ça sort dès octobre 59 dans le journal Pilote, et Assurancetourix est déjà là. Alors qui est ce personnage, cape rouge, instrument préféré la lyre, moustache blonde tombante. Première chose à dire c’est un marginal dans son village…. »


Un marginal ? Je m’intéresse. Un type qui ne fait pas comme tout le monde. Un type qui a de l’organe; J’augmente le volume du transistor. Le journaliste continue : « … la preuve il vit dans une hutte au sommet d’un arbre. Et régulièrement il est bâillonné et il gît dans un coin, attaché pendant que tout le monde rigole ! »

Mon étonnement va croissant et je me dis :  « ça me rappelle quelque chose... » Je me ressaisis. Sur la FM : « Ce qui nous faisait sourire pendant qu’on était petit et qu’on lisait la bd. Mais quand on y pense, c’est quand-même de la maltraitance caractérisée. Et au travail, par exemple, si vous bâillonnez un collègue, ce sera puni. » C’est vrai, c’est pas beau ça ! Il faut pas faire comme ça, et je sais de quoi je parle . Le haut-parleur crache quelques parasites et:

Chanson :

« Dans la paix du soir, autour du grand feux, chacun vient s’asseoir, tout est merveilleux.

Et puis tout à coup, la peur nous reprend, quand s’abat sur nous ces cris effrayants.

Yahou ! Yahououououououou !

C’est pas vrai !C’est encore notre barde qui chante faut ! Il faut le bâillonner au plus tôt. »

Ha ! C’est donc ça ! Il énerve tout le monde en faisant des fausses notes. Bien sur on peut comprendre que ce n’est pas du goût de tousEt là, j’ai le déclic : Mais je le connais ce type là… Attendez ce n’est pas fini :

« Assurancetourix, donc bouc-émissaire, paria, et pourtant, et c’est là tout le paradoxe de ce personnage et c’est pour ça qu’on avait envie de le connaître… » Mais moi, oui moi je le connais, celui qui ne plaît pas à tout le monde... Silence ! On voudrait pouvoir écouter l’émission sans être tout le temps interrompu : « Est c’est, mine de rien, un des cinq personnages qui a l’honneur au début des albums, d’être présenté en détail. »

Vous entendez ! Il est un des personnages principaux. La voix ne s’arrête pas:

« Quid ! Alors demandera Jules César sur ce barde :  « Est-il rejetés ou central ?  Est-ce un bugle fêqui fait accoucher les femmes à coup de fausses notes, ou un pilier d’une communauté à mi-chemin entre les hommes et les dieux, comme étaient les bardes Gaulois ? » »

Et voilà la question fatidique : Rejeté ou central ? Aie ! Pas facile de répondre, d’ailleurs il le dit dans le poste : « La question est ardue ! Heureusement on a trouvé un livre ; un vrai livre, signé Yves Enrègle. Le livre s’appelle «  du conflit à la motivation » et il y a tout un chapitre sur le barde de bande dessinée. Voilà ce qui dit ce chercheur : « Le barde Assurancetourix, qui porte bien son nom, est une sorte d’assurance tout risque contre la désunion : Quand le barde veux chanter, tout le monde se met d’accord pour l’en empêcher. Ce qui rétablit l’unité du groupe. Assurancetourix possède le pouvoir de faire l’unité du groupe contre lui. C’est donc bien un bouc émissaire... Assurancetourix est donc un personnage central de son village : Il sert de canalisateur et d’unificateur. C’est aussi un ressort comique important parce que les gens qui chantent faut c’est toujours drôle et vous en connaissez. »

Oui bien sûr, c’est moi ça, c’est exactement moi, je me reconnais…. Non mais, si je vous dis :

Celui qui ne vote pas comme tout le monde ? C’est moi!

Celui qui dit des choses qu’on ne veut pas entendre ? C’est moi!

Celui qui fait toutes ces fausse notes et qui devient le bouc-émissaire. C’est moi!

Et en plus, je rétablis l’unité du groupe…

Oui, à marsens, l’assurance tout risque du conseil communal, le type que quand on le jette dehors, ça fait bien rigoler et qui met tout le monde d’accord, c’est encore moi...

Et voilà le travail ! Je sers de canalisateur et d’unificateur. C’est Enrègle, il le dit ! Daniel (étymologiquement Dieu est mon juge) : intermédiaire entre les dieux de la commune et les terriens ... C’est pas beau ça ?

Et l’émission se termine par cette remarque : « Et cette figure du barde dissonant n’existe pas que dans la bande dessinée. Dans la vraie vie aussi nous avons eu nos chanteurs cacophonesques, Nos divas faillées notre Pavaroti à angine de glotte, et historiquement on les a toujours bien aimés parce que, dans le fond il sont carrément sympathiques ! » Fallait-il encore le dire ?

Voilà ce que j’ai vécu cet après-midi là, Monsieur le Rédacteur en Chef et merci de relayer cette bonne nouvelle dans vos colonnes.

Et vous, madame et messieurs les conseillés communaux, on dit merci qui ?


Daniel Demierre

février 2017

En avril, n’enlève pas un fil


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